L’impôt n’a pas bonne presse et ne l’a t-il pas toujours été sous nos cieux…
Notre monde baigne dans les signes donc dans les mots.
Un nom désigne une terre, un verbe dessine une action ou un état. Ce verbe s’inscrit dans le temps et dans le ton en se conjuguant.
« Bretagnez-vous ! » est cet impératif que je vous offre.
Vous pouvez le nourrir comme vous voulez. Il est d’abord ce sentiment d’attachement, de repère, de lien avec une terre qui nous donne sa beauté.
« Bretagnez-vous ! » est une reliance avec la terre c’est-à-dire la prise de conscience d’une relation vivante, d’un échange réciproque avec elle.
Nous prenons son caractère et nous avons le pouvoir de la cultiver.
La présence de noces perpétuelles, chez nous, de la terre, des flots et du vent influe sur notre psyché et nous rend différent d’un homme-montagne ou d’un homme-désert.
« Bretagnez-vous ! » c’est (re)prendre racines et cela n’est pas honteux ni archaïque comme certains voudraient nous le faire comprendre.
Ce sentiment d’appartenance est absolument nécessaire à l’humain, il est une donnée de la réalité anthropologique. Prendre racine est un ancrage essentiel pour s’élever et s’élancer…
« Bretagnez-vous ! » est cet élan de construction vers un avenir meilleur et commun fondé sur la reconnaissance de l’autre, qui aime aussi cette terre.
« Bretagnez-vous ! » n’est jamais un enfermement mais toujours, comme nous en avons l’habitude, une construction de ports, ports ouverts vers le grand large, ports qui accueillent l’étranger respectueux, ports qui échangent…
« Bretagnez-vous !» c’est prendre soin de la Bretagne, de sa terre et de ses habitants, c’est la préserver et l’enrichir, c’est maintenir des réponses aux besoins primaires de sa population.
« Bretagnez-vous ! » c’est refuser la dépendance et trouver des solutions par soi-même pour nous-mêmes dans l’interdépendance.
« Bretagnez-vous ! » c’est actualiser notre civilisation bretonne en urgence face aux grandes tendances mondiales d’homogénéisation, et mais aussi de colonisation économique en particulier.
« Bretagnez-vous » c’est enfin « confluer » et « rhizomer », aller ensemble avec l’esprit de la gavotte au-delà de nos caractères, de nos sensibilités, pour construire la Bretagne.